eau-forte et graphite sur papier Vélin d’Arches, 18 x 24 cm, 2015 puis 2020
« Faire avec, faire grâce aux autres, faire au risque des autres »




« Concept de biologistes éco-évolutionnistes qui se sont libérés des grosses abstractions grâce auxquelles la sélection reçoit le pouvoir de tout expliquer. C’est une nouvelle biologie où l’on quitte l’individualisme de l’organisme pour s’intéresser aux tissus d’interdépendance qui fabriquent tant les corps que les rapports au milieu. […] Les corps eux-mêmes ne fonctionnent pas comme un tout fait de parties ayant chacune leur rôle, ce sont des sites de partenariats enchevêtrés, aventurés et métamorphiques. »
Isabelle Stengers, Résister au désastre, p.24, édition Wildproject, à propos du concept de Sympoïèse développé par Donna Haraway
« Concept provenant de la biologie, la sympoïèse fait référence aux systèmes qui coopèrent avec d’autres systèmes en distribuant l’information et le contrôle sur les différents composants. De plus, ils n’ont pas de limites spatiales ou temporelles : les limites ne sont pas fixes, mais dynamiques et susceptibles au changement pendant l’interaction. Les systèmes et les organismes ne préexistent donc pas à l’interaction : « [N]atures, cultures, subjects, and objects do not preexist their intertwined *». C’est par le biais de l’interaction que l’organisme et son monde se forment. »
* Haraway, D. (2016), Staying with the Trouble, p.10
source
La sympoïèse remet en cause le principe de sélection naturelle comme unique moteur de l’évolution, en donnant une plus large part à l’intéraction. Regarder le passé d’une espèce en s’interrogeant sur les caractères qui lui ont donné un avantage évolutif est réducteur car on oublie les interactions qu’a entretenu cette espèce avec son milieu, son environnement, son monde. Le concept de sympoïèse enrichie et ouvre profondément celui de l’évolution tel que l’on nous l’a enseigné. La sympoïèse traduit un principe de co-évolution permanent des espèces dans un milieu.